Neuro-coaching

Le neurofeedback est une méthode non invasive qui aide à traiter les dépendances en ciblant les mécanismes cérébraux sous-jacents. Il permet de réduire les envies (craving), de rétablir l'équilibre des circuits cérébraux liés au système de récompense et d'améliorer la régulation émotionnelle. En renforçant l'autorégulation du cerveau, cette technique diminue l'impulsivité et les comportements addictifs, tout en augmentant la maîtrise de soi. Utilisé seul ou en complément d'autres thérapies comme la TCC, il offre une alternative prometteuse pour un rétablissement durable !

Les défis liés à la dépendance et les pistes d’amélioration

Environ une personne sur vingt développera une dépendance au cours de sa vie, une réalité marquée par une grande détresse et un cercle difficile à briser.

Au début, la substance ou le comportement procurait du plaisir, mais avec le temps, cela s’est transformé en une source de mal-être profond. Les mécanismes cérébraux, modifiés par la dépendance, créent un besoin constant de consommation ou de répétition du comportement pour apaiser l’inconfort lié au manque.

Ce cycle accapare une grande partie du quotidien de la personne, mettant en péril sa santé, sa sécurité et son bien-être général. La dépendance modifie les circuits cérébraux associés au plaisir et à la satisfaction, réduisant la capacité à éprouver ces sensations, même lors d’activités habituelles. Par ailleurs, le manque intensifie le stress, l’anxiété et la perte de contrôle, compliquant la réalisation de ses objectifs de vie et la prise de décisions favorisant son épanouissement.

Ce qui se passe au niveau du cerveau:

La première fois qu’on les consomme, les substances d’abus agissent en stimulant la production de neurotransmetteurs qui ont un effet agréable et immédiat. De façon générale, elles augmentent la production de dopamine pour un effet d’excitation et de satisfaction, ou encore d’endorphines pour un effet de relaxation.

La consommation diminue la sensibilité des récepteurs du cerveau. La conséquence est que des doses progressivement plus grandes sont nécessaires pour obtenir un même effet. C’est ce que l’on appelle la tolérance. En parallèle, dans la vie de tous les jours, les changements de sensibilité des récepteurs dus à la prise de substances rendent l’excitation, la satisfaction et/ou la relaxation plus difficiles à obtenir.

La conséquence est que plus la personne consomme, plus c’est difficile pour elle de sentir naturellement excitée, satisfaite ou relaxe. Elle se tourne donc vers des substances pour combler ce manque, ce qui aggrave sa situation.

En même temps, un phénomène de manque ou de « craving » s’installe. Chaque fois que la concentration de la substance diminue dans l’organisme, ou que la durée dans le temps augmente sans poser un comportement de type addictif, les hormones de stress telles que l’ACTH et le cortisol augmentent et activent les amygdales du cerveau qui augmentent la sensation désagréable de stress intense.

Ces sensations de stress et d’inconfort que sont le manque ou le « craving » poussent la personne à consommer non pas tant pour le plaisir, car il est réduit, mais pour diminuer l’inconfort et la souffrance.

« C’est comme si un clou était pris sous le pied. Et que pour enlever la douleur, plutôt que d’enlever le clou, on consommait ou posait un geste néfaste de dépendance pour diminuer la douleur. »

Source : Uhl, G.R. et al. The neurobiology of addiction. Ann. N.Y. Acad. Sci., 2019.1451:5–28.

Les réseaux neuronaux entraînés en neurofeedback

Dans le cadre du neurofeedback appliqué à la dépendance, nous travaillons généralement sur trois circuits cérébraux essentiels, chacun jouant un rôle spécifique :

  • La régulation du contrôle : Les zones du cortex préfrontal interviennent dans la gestion de l’impulsivité et aident à prendre conscience du moment où il est nécessaire de s’arrêter.
  • L’adaptabilité cognitive : Ce réseau cible une région du cerveau impliquée dans la capacité à se détendre, à apaiser le flot de pensées et à se libérer des idées obsessionnelles.
  • La gestion de l’anxiété : Situées au centre du cerveau, ces structures, parfois surnommées le « bouton d’alerte », régulent l’anxiété. La dépendance agit souvent comme un mécanisme de compensation face à un niveau excessif de stress et de mal-être.

Résultats potentiels observables

Un meilleur contrôle de soi
Grâce au renforcement du cortex préfrontal, le neurofeedback accroît la capacité à maîtriser ses impulsions et à prendre des décisions réfléchies. Cela permet aux individus de mieux gérer leurs envies immédiates et d’opter pour des comportements plus adaptés face aux situations complexes.

Une plus grande souplesse cognitive
En aidant le cerveau à s’adapter plus aisément aux changements et aux situations stressantes, le neurofeedback interrompt les automatismes liés à la dépendance. Il encourage ainsi la résilience, stimule la créativité et ouvre la porte à de nouvelles stratégies pour surmonter les difficultés.

Une régulation émotionnelle optimisée
En entraînant le cerveau à maintenir un état plus stable et apaisé, le neurofeedback aide à mieux gérer le stress, l’anxiété et les émotions négatives, souvent impliquées dans le maintien des comportements addictifs.